Refaire le sol d'un escalier

PUBLIÉ LE 16 OCTOBRE 2025
Refaire le sol d'un escalier
La cage d'escalier est l'un des espaces les plus fréquentés d'un immeuble. Véritable trait d'union entre les étages, elle contribue autant à l'esthétique qu'à la sécurité et au confort des occupants. Avec le temps, les sols s'usent, deviennent glissants ou se fissurent : il faut alors envisager une rénovation complète. Mais dans une copropriété, ce type de travaux implique une procédure spécifique, des votes précis en assemblée générale, et le respect de normes techniques bien définies.

Quelle décision ?

Refaire le sol d'une cage d'escalier relève des parties communes : la décision appartient donc à l'ensemble des copropriétaires, réunis en assemblée générale.
Le type de majorité nécessaire dépend de la nature des travaux :

  • S'il s'agit d'un entretien à l'identique (remplacement du revêtement existant sans modification du matériau), la décision se prend à la majorité simple de l'article 24.
  • Si la rénovation modifie l'aspect ou la nature du revêtement (passage du carrelage à la pierre, changement de couleur, ajout d'éléments esthétiques), elle relève de la majorité absolue de l'article 25.
  • Si la réfection vise à améliorer la sécurité ou la conformité (mise aux normes d'accessibilité, revêtement antidérapant, nez de marche contrastés), elle est généralement votée à la majorité simple, car elle s'inscrit dans l'entretien obligatoire de l'immeuble.

Avant la mise au vote, le syndic doit présenter plusieurs devis comparatifs et, si nécessaire, une note technique issue d'un diagnostic préalable.

À retenir : toute réfection du sol dans une cage d'escalier, même partielle, doit être approuvée en assemblée générale, sauf en cas d'urgence liée à la sécurité des occupants.

 

Un diagnostic avant travaux nécessaire

Avant d'engager la rénovation, un diagnostic technique est fortement recommandé.
Ce diagnostic permet de déterminer :

  • l'état du support existant (béton, pierre, bois, métal) ;
  • les éventuelles présences d'amiante si l'immeuble a été construit avant 1997 ;
  • le niveau d'adhérence du revêtement actuel et les risques de glissance ;
  • les besoins en mise en conformité avec les normes d'accessibilité et de sécurité incendie ;
  • et la compatibilité des matériaux avec les contraintes du bâtiment.

Ce diagnostic peut être confié à un maître d'œuvre, un architecte ou un bureau d'études techniques.
Il aide à anticiper les coûts, les délais et les contraintes d'intervention (notamment la gestion du passage des résidents pendant les travaux).

 

Quel revêtement choisir ?

Le choix du revêtement doit allier résistance, sécurité et esthétique. En 2025, les solutions les plus répandues dans les cages d'escalier collectives sont les suivantes :

  • Le carrelage antidérapant : durable, facile d'entretien et économique, il reste un classique. Il est aujourd'hui disponible dans des gammes texturées conformes à la norme NF P05-011, garantissant une bonne résistance à la glissance.
  • La pierre naturelle (granit, pierre calcaire, marbre) : elle offre un rendu noble et solide, mais nécessite un budget plus élevé et un entretien régulier.
  • La résine de sol : de plus en plus utilisée, elle permet une pose uniforme, sans joint, avec une finition lisse ou granitée. Résistante, étanche et esthétique, elle séduit de nombreuses copropriétés modernes.
  • Le PVC spécial trafic ou le linoléum : adaptés aux cages d'escalier à fort passage, ils réduisent le bruit et assurent un bon confort de marche.
  • Le béton ciré ou quartzé : idéal pour un rendu contemporain, il offre une grande durabilité, mais nécessite une pose professionnelle très soignée.

Au-delà du matériau, il faut veiller à :

  • assurer une bonne adhérence des marches et paliers ;
  • poser des nez de marche contrastés pour la visibilité ;
  • choisir des revêtements classés au feu M3 minimum pour respecter les normes incendie applicables aux parties communes.

Conseil : un architecte ou le conseil syndical peut proposer un nuancier harmonisé avec les murs, rampes et paliers pour préserver la cohérence esthétique de l'immeuble.

 

Quel prix ?

Le coût des travaux varie en fonction du matériau, de la surface, du niveau de finition et de la complexité de l'intervention.
En moyenne, les prix constatés en 2025 sont les suivants :

  • Carrelage antidérapant : entre 60 et 120 € le m² pose comprise ;
  • Pierre naturelle : entre 150 et 250 € le m² ;
  • Résine de sol : entre 80 et 150 € le m² ;
  • PVC ou linoléum : entre 50 et 100 € le m² ;
  • Béton ciré : entre 100 et 180 € le m².

À cela peuvent s'ajouter les frais de préparation du support (décapage, ragréage, traitement d'humidité), la pose de plinthes ou nez de marche, ainsi que les honoraires du maître d'œuvre en cas de supervision technique.

Bon à savoir : pour un escalier collectif moyen, le coût total de réfection se situe généralement entre 4 000 et 10 000 euros, selon la taille et le matériau choisi.

 

Quelle répartition ?

Les travaux réalisés dans la cage d'escalier concernent les parties communes. Leur coût est donc réparti entre les copropriétaires selon leurs tantièmes généraux.

Cependant, certaines situations spécifiques peuvent modifier cette répartition :

  • si la cage dessert uniquement une partie du bâtiment (exemple : une aile ou une entrée distincte), seules les personnes concernées participent à la dépense ;
  • si un copropriétaire a modifié ou détérioré le revêtement, il peut être tenu de prendre en charge une partie ou la totalité de la réparation ;
  • si les travaux visent une mise en conformité obligatoire, le coût est partagé entre tous, même si certains lots ne bénéficient pas directement de l'intervention.

Le syndic établit les appels de fonds après le vote des travaux, selon la clé de répartition définie dans le règlement de copropriété.

 En savoir plus sur les escaliers

La rénovation du sol d'une cage d'escalier est souvent l'occasion de revaloriser l'ensemble des parties communes.
Outre le revêtement, il peut être pertinent de :

  • repeindre les murs et garde-corps,
  • remplacer l'éclairage pour une meilleure visibilité,
  • installer des nez de marche photoluminescents pour la sécurité,
  • ou intégrer des bandes contrastées pour l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Ces travaux complémentaires permettent de moderniser l'espace, d'améliorer la sécurité et d'augmenter la valeur patrimoniale de l'immeuble.

Astuce : associer la réfection du sol à un ravalement intérieur ou à une rénovation d'éclairage peut réduire les coûts grâce à une mutualisation des interventions.

 

Refaire le sol d'une cage d'escalier est une démarche à la fois esthétique, technique et collective.
Bien préparée, votée en assemblée générale et confiée à des professionnels qualifiés, elle garantit la sécurité, la durabilité et la mise en valeur de l'immeuble.
En 2025, les nouvelles normes et les matériaux innovants permettent d'allier confort, design et conformité réglementaire, au bénéfice de tous les copropriétaires.


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